Changer de vie professionnelle : ce qu’il faut savoir

On estime en général à 70% la proportion d'individus ayant déjà envisagé de changer de vie professionnelle en France. C’est donc un véritable enjeu qui mérite qu’on s’y attarde. Néanmoins, avant de se lancer dans les différents tests de reconversion professionnelle, il est utile de d’abord se pencher sur ce que changer de travail implique : quels sont les raisons et les signes qui peuvent provoquer ce besoin ? Quelle attitude avoir et comment s’y prendre pour opérer ce changement ? Les métiers de l’immobilier représentent-ils une bonne piste dans cette optique ?

Emilie VIALA

changer vie professionnelle

Pourquoi changer de vie professionnelle ?

Changer de vie pour des raisons personnelles

La première raison qui peut vous pousser à vouloir changer de carrière est un sentiment de mal-être par rapport à votre situation professionnelle actuelle. Il n’est pas toujours facile à identifier car on a tendance à essayer inconsciemment de le cacher, aux autres comme à soi-même : par peur de perdre une situation, de manquer d’argent, de l’opinion de son entourage ou tout simplement d’échouer. Il est cependant des signes qui ne trompent pas :

  • les tâches que vous effectuez ne vous intéressent plus et vous avez du mal à voir le sens de votre travail, à quoi il peut bien servir ;
  • vous êtes continuellement en état de stress, la fin du week-end est un véritable moment d’anxiété car vous avez peur de ne pas atteindre vos objectifs ou qu’on vous dise que vous avez fait un mauvais trimestre ;
  • la fatigue fait également partie de votre quotidien, qu’elle soit physique ou morale. Elle peut faire suite à un rythme trop soutenu, mais également au désintérêt pour vos missions ou encore à la lassitude de “faire semblant” d’être satisfait de votre situation ;
  • l’ennui est aussi le signe d’un malaise chronique : conséquence directe de la perte d’intérêt, c’est le sentiment qu’une routine pesante s’est installé ;
  • vous souffrez d’un manque de reconnaissance de la part de vos collaborateurs, ce qui vous fait vous sentir seul ;
  • l’ambiance de travail est très négative et les relations ne sont pas épanouissantes.

changer de vie professionnelle

Chacun de ces signes est potentiellement une raison de changer de vie professionnelle mais ce n’est pas toujours le cas. Si par exemple, vous ressentez de la fatigue mais sans pour autant être concerné par les autres signes, la solution est peut-être ailleurs.

Sans vous sentir mal par rapport à votre travail actuel, vous pourriez vouloir changer de travail pour répondre à d’autres attentes :

  • vous avez à coeur de parvenir à la liberté financière mais votre emploi actuel n’est pas adapté ;
  • vous avez le sentiment d’avoir fait le tour du salariat et aspirez à changer de statut pour devenir indépendant ou créer votre entreprise ;
  • le goût du défi est une valeur qui vous est chère et vous souhaitez valoriser vos savoir-faire mais aussi vos soft skills ;
  • le cadre de vie offert par la ville où vous résidez est devenu trop étouffant ou stressant et vous cherchez plus de calme ou d’espace.

Changer de vie pour des raisons externes

Le changement de vie professionnelle n’est pas nécessairement motivé que par vos propres besoins et aspirations. Des facteurs qui ne dépendent pas de vous peuvent également faire partie de l’équation.  

Premièrement, des raisons économiques. Depuis de nombreuses années, le marché de l’emploi subit des bouleversements lié à plusieurs causes : crises financières, essor considérable des nouvelles technologies dans le quotidien et plus récemment, les changements structurels provoqués par la pandémie mondiale. Ainsi, vous pouvez devoir changer de profession rapidement car :

  • votre secteur actuel est en déclin ou voué à disparaître ;
  • votre métier ne permet pas une stabilité d’emploi suffisante pour vous projeter sur le long terme ; 
  • vos revenus ne permettent tout simplement plus de vous en sortir.

Ensuite, vous pouvez vouloir changer de profession pour des raisons géographiques si par exemple vous êtes en situation de recherche d’emploi et que votre bassin d’emploi ne vous offre aucun débouché.

Enfin, un changement important de situation familiale peut conduire à un changement de vie professionnelle :

  • une séparation avec changement de logement, revenu du foyer devenu insuffisant etc.
  • l’arrivée d’un enfant, nécessitant plus de temps personnel et donc moins de temps de travail ;
  • des problèmes de santé chroniques chez un de vos proches, ce qui implique que vous y consacriez du temps.

Comment changer de vie professionnelle ?

Pour réussir sa reconversion professionnelle, il est primordial de cultiver un état d’esprit positif et moteur. En effet, sans motivation, votre projet professionnel est voué à l’échec. Mais la bonne volonté ne suffit pas : vous devrez aussi suivre certaines étapes essentielles.

Changer de vie professionnelle : une question d’attitude

Lorsque vous envisagez de changer de travail, c’est là que vous devez prendre du recul, c’est là que vous vous posez des questions pertinentes sur vous. Ainsi, interrogez-vous sur vos valeurs, vos besoins, vos compétences et vos limites. Cela vous permettra de faire le point et d’orienter votre projet professionnel pour qu’il soit le plus cohérent possible avec vous-même.

Changer de vie professionnelle implique forcément de sortir de votre zone de confort, sans quoi vous ne pourrez pas avancer. Pour y parvenir, affrontez vos croyances limitantes :

  • Vous n’êtes pas certain de votre choix ? Désacralisez la reconversion professionnelle et avancez pas à pas. Dites-vous que l’écrasante majorité des gens qui voulaient changer de métier et qui y sont parvenus étaient dans votre cas. En outre, il est tout à fait possible de tester sa piste avant de la valider : enquête professionnelle, stage, témoignages, etc. 
  • Vous craignez de ne pas pouvoir financer une telle démarche ? Identifiez vos contraintes réelles, couchez-les sur le papier et réfléchissez à des solutions rationnelles en vue d’un plan de financement (aides Pôle Emploi, CPF, Conseil Régional etc.)
  • Vous pensez ne pas être suffisamment compétent ? Sachez qu’à 30 ans comme à 50 ans, il est toujours possible de se former, que ce soit avant de trouver un poste ou en interne. Si vous êtes curieux, ouvert d’esprit et volontaire, il est toujours possible d’acquérir des compétences.
  • Vous avez peur du regard des autres dans votre entourage ou sur le marché du travail ? Entourez-vous de personnes qui seront à même de vous fournir soit un soutien moral soit des retours constructifs dans l’élaboration de votre projet professionnel.

D’une manière générale, changer de profession requiert de votre part une attitude positive, enthousiaste et déterminée : vous êtes l’objet de la reconversion mais aussi son sujet, son acteur ; personne ne le fera à votre place et c’est pourquoi il faut vraiment le vouloir et cultiver un état d’esprit moteur. Pour vous aider dans la gestion de vos peurs et dans le dépassement des freins mentaux au changement, il peut être opportun d’envisager la lecture d’ouvrages de développement personnel.

Enfin, toute personne qui a réussi sa reconversion est quelqu’un qui a appris à faire des choix et à s’y tenir. Il faut en effet accepter qu’il est impossible d’avoir absolument tout ce que l’on souhaite, dans la vie personnelle comme dans la vie professionnelle : pour chaque choix, il vous faudra payer le prix des concessions, de l’abandon de certaines habitudes ou fonctionnements. Parfois, il faudra peut-être aussi être plus réaliste quant à vos objectifs et résultats.

Changer de vie professionnelle étape par étape

  1. Se redécouvrir

C’est l’étape où vous commencez à mettre en pratique la bonne attitude abordée précédemment. L’enjeu est de déterminer vos besoins, vos contraintes, vos aspirations. Pour vous aider dans cette introspection, vous pouvez réaliser un bilan de compétence :

C’est une démarche où un professionnel vous aide à analyser vos compétences professionnelles et personnelles ainsi que vos aspirations, dans le but de démarrer un nouveau projet professionnel. Le bilan de compétences est réalisable auprès de nombreux organismes, privés et publics.

À l’issue de cette étape, vous devriez déjà avoir quelques pistes en tête.

  1. Confronter ses idées aux réalités du marché

Ici, il s’agit de réunir un maximum de données sur vos pistes dans le contexte du marché de l’emploi afin de savoir si elles sont réalisables :

  • opportunités d’emploi : est-ce un secteur qui recrute ? Est-il pérenne ? En pleine expansion ? Quel niveau de concurrence ? La rémunération est-elle satisfaisante ?
  • formation : pouvez-vous démarrer directement votre nouvelle activité ou devrez-vous passer par des formations ? Combien de temps de formation ? Où les effectuer ? 
  • financement : de combien avez-vous besoin pour vous former ? Pour vivre le temps de la formation ? Vers quels organismes vous tourner ? Combien ai-je dans mon CPF ?
  • est-il possible de tester mon idée via un stage ou un entretien ? Si oui, n’hésitez pas à le faire !

À présent, dressez une liste des pour et des contres de chacune de vos pistes en fonction des informations récoltées dans cette étape et dans la précédente puis faites votre choix !

  1. Se former

En fonction de votre projet, cette étape n’aura pas forcément lieu d’être. Mais sachez néanmoins qu’il existe plusieurs types de formation compatibles avec une reconversion professionnelle :

  • l’alternance, possible si l’on a moins de 30 ans, c’est une formule qui permet d’allier théorie et pratique tout en étant rémunéré ;
  • les formations qualifiantes/certifiantes/diplômantes permettent d’accéder à un niveau de compétences exigé pour une profession spécifique ; 
  • la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) permet de faire reconnaître ses compétences de manière officielle pour obtenir une qualification ;

Ces formations peuvent s’effectuer dans des centres de formation agréés ou bien en ligne par des programmes de formation à distance.

  1. Se lancer

Vous avez désormais toutes les cartes en main. Il est temps de passer à l’action. Si vous avez opté pour un métier indépendant, nous vous conseillons la lecture de notre article expliquant comment se mettre à son compte. Si vous avez choisi un métier salarié, il vous faudra, lors de votre recherche d’emploi :

  • mettre en valeur vos points forts dans votre CV mais aussi au moment de l’entretien d’embauche afin de convaincre le recruteur que votre projet est cohérent ;
  • affiner votre profil sur les réseaux sociaux appropriés ;
  • tirer parti de votre réseau personnel pour gagner en visibilité sur votre recherche d’emploi.
Quel métier de l'immobilier est fait pour vous ?

Vous vous demandez si potentiellement le métier de mandataire immobilier est fait pour vous ? Pour répondre à cette interrogation, rien de plus simple, faites le test que nous avons élaboré sur le lien ci-dessous !

En savoir plus

Métiers de l’immobilier : une bonne solution pour changer de vie ?

Jusqu’ici, nous nous sommes essentiellement penchés sur le parcours classique pour changer de vie professionnelle. Il existe cependant une alternative intéressante : les métiers de l’immobilier. Voyons ensemble comment ce domaine permet de répondre favorablement à plusieurs aspirations professionnelles importantes !

Retrouver le sens et l’intérêt dans son travail

Les métiers de l’immobilier ont en commun d’avoir de très nombreuses tâches à effectuer et de nombreux interlocuteurs. Ils doivent en effet être capables :

  • de faire des travaux de recherche : un terrain pour un projet de promotion ou d’aménagement, un bien à vendre pour une transaction de particulier à particulier, d’éventuels locataires pour des logements en copropriété etc. Cela implique des déplacements sur le terrain pour prospecter ou visiter mais aussi de se renseigner sur les cadastres, d’éplucher les annonces en ligne, en bref d’être sur tous les fronts ;
  • de mener des négociations : avec les pouvoirs publics pour obtenir des autorisations, avec les clients pour obtenir des contrats à des conditions avantageuses ou avec des prestataires ;
  • de savoir vendre un produit ou une prestation : le mandataire ou le promoteur immobilier ont la charge de faire la publicité des biens qu’ils souhaitent vendre ;
  • de constituer, rédiger et suivre des dossiers : l’immobilier est un domaine qui fait intervenir de nombreux acteurs et c’est aux professionnels de l’immobilier de rassembler tous les éléments d’un projet et d’en superviser le déroulement.

Dans l’immobilier, on ne s’ennuie jamais ! Chaque mission est différente, l’intérêt est sans cesse relancé et le sens est directement tangible puisque les biens sur lesquels on intervient font partie intégrante du paysage.

S’affranchir des contraintes du salariat

On l’a vu plus haut, le stress, le manque de reconnaissance, la mauvaise ambiance au travail d’une manière générale sont les raisons premières qui poussent à changer de travail.

Les métiers de l’immobilier s’exercent pour la plupart en tant qu’indépendant, ce qui court-circuite toutes les contraintes liées à la hiérarchie et au reste des collaborateurs. Bien sûr vous devez toujours rendre des comptes à vos clients mais vous bénéficiez des avantages suivants :

  • nul ne peut vous imposer d’accepter un projet ;
  • vous êtes libre de planifier vos tâches en fonction de vos besoins personnels ;
  • une partie importante du travail peut être réalisée depuis chez vous ou depuis l’endroit de votre choix ;
  • vous êtes dans un secteur porteur : vous n’avez pas à vous inquiéter pour la stabilité de votre emploi.

Commencer à exercer directement

Quand on envisage de changer de vie professionnelle, on peut s’inquiéter du temps que le processus peut prendre. S’il est crucial de ne pas précipiter les choses, pouvoir se lancer dans sa nouvelle activité en quelques semaines plutôt qu’en quelques mois voire années est un avantage considérable.

Ainsi, le mandataire immobilier est un exemple de profession immobilière où aucune formation préalable n’est requise. Deux raisons à cela :

  • le métier ne requiert légalement aucun diplôme ;
  • pour être mandataire immobilier, il faut faire partie d’un réseau de mandataires ; celui-ci se charge de former ses membres par une formation initiale de quelques jours puis par une formation continue au cours des semaines suivantes.

Ces formations sont le plus souvent prises en charge financièrement par le réseau de mandataires. Pour vous aider à choisir votre formation dans le cadre d’une reconversion, nous vous conseillons cet article.

Ce qu’il faut retenir c’est comment identifier les signes et les raisons qui justifient un changement de métier : perte de sens, mauvaises relations, stress et fatigue chroniques ou encore les facteurs qui ne dépendent pas de vous: changement de situation familiale, instabilité de l’emploi etc. Pour changer de vie, il faudra développer la bonne attitude, repousser vos croyances limitantes, vous poser les bonnes questions puis agir en vous formant éventuellement puis en mettant en place la concrétisation du projet. Pensez peut-être aux métiers de l’immobilier car ils permettent à la fois flexibilité et diversité au travail et sont pour certains faisables sans formation préalable. Envie d’en savoir plus sur le métier de mandataire ? Faites le test !

FAQ : changer de vie professionnelle

Se reconvertir après 50 ans ?

On a tendance à penser que passé 50 ans, il est trop tard pour se réorienter car la majeure partie de la carrière est derrière soi, que le changement est trop difficile à faire. Or il n’est est rien. Premièrement, à 50 ans, on a acquis une maturité personnelle et professionnelle suffisante pour savoir rapidement ce à quoi l’on aspire, ce dont on a besoin et ce qu’on ne veut pas faire. En outre, l’âge n’influe en rien sur la légitimité du besoin : si le mal-être est présent, il faut y apporter des solutions.

Quelles sont les croyances limitantes au changement de vie ?

Sortir de sa zone de confort est par définition difficile. On pense généralement que changer de vie professionnelle n’est pas la bonne solution car : on est incertain de son choix, on n’a peur d’aller au devant de difficultés financières en perdant son emploi, on se dévalorise par rapport à ses compétences ou l’on est inquiet du regard des autres. Pour s’affranchir de ses croyances, il faut réaliser un travail sur soi en rationalisant sa situation et en s’entourant de personnes qui pourront apporter un regard constructif.

Vers qui se tourner pour financer sa reconversion professionnelle ?

Si vous êtes demandeur d’emploi, vous pouvez bénéficier de l’AREF via Pôle Emploi. Si vous n’y êtes pas éligible, ce dernier peut vous attribuer la RFPE à condition que vous suiviez une formation agréée. Il y a aussi le Compte Personnel de Formation pour financer votre réorientation. Pensez également à solliciter les aides apportées par votre région. Enfin, si vous cherchez à vous mettre à votre compte, tournez vous vers les Fonds d’Assurance Formation.

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