Quel métier choisir pour sa reconversion professionnelle ?

D’après une étude menée par le groupe de presse AEF info, 9 Français sur 10 ont déjà envisagé la reconversion professionnelle, ce qui n’a rien d’étonnant car on considère de plus en plus qu’une carrière ne consiste pas en un seul poste pour l’intégralité de la vie active. S’adapter, changer de métier ou au moins d’entreprise n’a jamais été autant dans l’air du temps : on estime qu’en moyenne, une personne aura 3 carrières différentes au cours de sa vie. Mais quelles sont les raisons qui motivent une reconversion professionnelle ? Comment faire pour changer de métier ? Et quels sont les métiers actuellement favorables à ce type de démarche ?

Christophe Genest

reconversion professionnelle

Reconversion professionnelle : pourquoi et comment changer de métier ?

La reconversion professionnelle est une étape importante dans un parcours professionnel et peut s’avérer assez longue. C’est pourquoi vous devez d’abord repérer les signes indiquant qu’il faut peut-être penser à changer de métier. Dans un second temps, vous découvrirez la marche à suivre pour bien se reconvertir.

Quelles sont les raisons d’une reconversion professionnelle ?

De nombreuses raisons peuvent faire naître le besoin de songer à une réorientation professionnelle. Elles peuvent être liées à des facteurs très différents tels qu’un changement dans votre vie personnelle, des insatisfactions professionnelles, des motivations géographiques etc.

Parmi toutes les raisons de changement de vie professionnelle, les plus courantes sont :

  • un problème de santé qui vous empêche de continuer à exercer votre activité professionnelle ;
  • vous êtes demandeur d’emploi et vous avez des difficultés à trouver un poste proche de chez vous ;
  • votre profession actuelle n’offre pas une stabilité d’emploi satisfaisante ;
  • vous n’aviez pas choisi votre métier actuel : par pression familiale, impossibilité de faire des études ou manque de débouchés, vous ressentez donc un besoin de faire quelque chose qui vous plaît ;
  • vous désirez donner du sens à votre travail, ce qui vous est impossible sans changer de métier ;
  • vous évoluez dans une atmosphère de travail qui provoque un profond mal-être pour vous, que ce soit par ennui, fatigue mentale et physique liée au stress, manque de reconnaissance, hostilité des collègues, démotivation ou manque de perspectives ;
  • dans l’intérêt de votre équilibre vie pro/vie perso, vous aspirez à changer de statut en passant du salariat à l’indépendance par exemple, afin de pouvoir organiser votre temps selon vos besoins et de choisir vous-mêmes vos missions sans dépendre d’une hiérarchie.

Prenez le temps de poser le pour et le contre, chaque métier a ses forces et faiblesses. Ce n’est pas parce que vous êtes insatisfait de certains aspects de votre métier actuel qu’en changer complètement est la solution miracle. Ne confondez pas idée séduisante et besoin profond de reconversion professionnelle. Si vous êtes convaincu que votre situation professionnelle actuelle est intenable ou bien que vous vous épanouirez plus dans un autre métier, alors il est temps de procéder à la reconversion professionnelle.

Comment effectuer sa reconversion professionnelle ?

Une fois certain de vouloir effectuer une transition professionnelle, vous devrez suivre pas à pas les étapes suivantes :

1. Choisir son futur métier

Préparez le terrain en réalisant des bilans :

  • le bilan de compétences détermine quels acquis sont transférables à une autre profession ;
  • le bilan professionnel (payant mais finançable CPF), aborde à la fois compétences et personnalité au travers de deux tests et d’un entretien. Il faut avoir 10 ans d’expérience à un poste pour pouvoir en faire un ;
  • le bilan personnel consiste à explorer vos envies, vos goûts personnels, vos centres d’intérêt au travail comme à la maison. À cette étape de la réflexion, ne vous fermez aucune porte, soyez ouverts d’esprit. C’est une démarche que vous pouvez réaliser seul.

Ensuite, confrontez les pistes trouvées aux données du marché de l’emploi. Auprès de centres d’informations des métiers ou sur des pages tels que le BMO de Pôle Emploi ou ce rapport de l’INSEE, renseignez-vous le plus possible sur :

  • les secteurs qui recrutent (nous détaillerons ce point plus loin) ;
  • la concurrence sur le marché de l’emploi pour les postes visés ;
  • les modalités et niveaux de rémunération ;
  • le niveau de formation professionnelle exigé ;
  • selon les pistes explorées, apprenez-en éventuellement aussi sur les statuts d’indépendant, la fonction publique ou la création d’entreprise.

Au fur et à mesure que vous récoltez ces informations, notez les pour et les contre de chaque piste métier en n’oubliant pas de prendre en compte vos contraintes personnelles (situation géographique, familiale) et les limites de ce que vous acceptez de faire. Il faut désormais faire votre choix !

2. Planifier ses démarches de reconversion professionnelle

Vous avez choisi le métier dans lequel vous allez vous reconvertir. Posez vous maintenant quelques questions pratiques afin d’établir un plan d’action pour votre projet professionnel :

  • Allez-vous avoir besoin de formations complémentaires et si oui, auprès de quel organisme ?
  • Nécessitez-vous des financements, que ce soit pour la formation, pour le lancement d’une activité indépendante ou pour une création d’entreprise ?
  • Où et comment obtenir ces financements ?
  • Quelles démarches administratives devez-vous entreprendre ?

En ce qui concerne le financement de la formation dans le cadre d’une reconversion, vous pouvez probablement utiliser votre CPF (Compte personnel de formation). Pour ce qui est des démarches, vous pouvez contacter Pôle Emploi. Dans le cas de la création d’entreprise, rapprochez vous du Centre de Formalité des Entreprises compétent pour votre secteur d’activité (découvrez lequel ici).

Établissez la liste des tâches à effectuer (contacter un organisme, finaliser une démarche etc.) et planifiez les.

3. Trouver un emploi ou se mettre à son compte

Vous entrez désormais dans la phase pratique de votre reconversion professionnelle. Après avoir fini votre formation, il est temps de mettre en place la recherche d’emploi ou bien la création d’entreprise/activité indépendante.

C’est une étape commune à tous les projets professionnels mais ce qui est propre à une reconversion professionnelle, c’est que vous devez être prêts à expliquer en détail votre démarche, que ce soit aux employeurs, aux formateurs ou aux organismes de financement.

Ainsi, dès l’exercice de la lettre de motivation, expliquez pourquoi votre ancien métier ne vous convenait plus et pourquoi vous avez choisi votre nouveau métier. Vient ensuite l’entretien oral où vous devez convaincre le recruteur de la cohérence de votre démarche : expliquez comment vos compétences et votre expérience peuvent être transférées à votre nouveau métier, montrez que vous avez bien compris les tenants et les aboutissants de votre nouvel environnement professionnel, prouvez que votre projet est mûrement réfléchi et pas le fruit d’un coup-de-tête. 

Dans la création d’une entreprise, qu’elle soit individuelle ou non, vous aurez forcément à devoir expliquer la même chose. Si ce n’est pas à un organisme de financement (CCI, pépinière d’entreprise, banques, Conseil Régional…), ce sera aux clients ou à vos partenaires professionnels.

Quel métier de l'immobilier est fait pour vous ?

Vous vous demandez si potentiellement le métier de mandataire immobilier est fait pour vous ? Pour répondre à cette interrogation, rien de plus simple, faites le test que nous avons élaboré sur le lien ci-dessous !

En savoir plus

Reconversion professionnelle : quels sont les métiers qui recrutent ?

Idées de métiers qui recrutent

Les métiers présentés ici sont actuellement très demandés sur le marché de l’emploi, ce qui est, avec vous goûts personnels, un des deux grands aspects à prendre en compte dans votre réorientation professionnelle. Le but d’une reconversion étant, bien entendu, de concilier au mieux les deux.

Aide-soignant(e), aide à domicile, infirmier(ère)

La quasi-totalité des professions de soins et d’aide à la personne sont parmi les métiers qui recrutent le plus pour deux raisons principales : le vieillissement de la population qui s’accentue depuis plusieurs années et évidemment la crise sanitaire. Ainsi, dans la fonction publique, dans le secteur privé mais aussi en libéral, les infirmières et infirmiers, aides soignants ou aides à domicile sont les professions les plus recherchées pour la décennie en cours, d’après le rapport de France Stratégie. Ce sont des métiers qui ne nécessitent pas une très longue formation mais la rémunération n’est pas non plus très élevée. En effet, il s’agit de professions qui permettent avant tout de donner du sens à son travail, qui mettent en avant des valeurs telles que la solidarité, la compassion ou l’esprit d’équipe. 

Community Manager

L’omniprésence des réseaux sociaux n’est une nouvelle pour personne : toutes les entreprises ou presque fondent au moins une partie de leur stratégie de communication sur ces canaux utilisés quotidiennement par des milliards d’individus. Il n’est donc pas surprenant de voir le poste de Community Manager (ou CM) dans le haut du classement des métiers qui recrutent. Son rôle est de promouvoir l’image et la réputation de son entreprise sur les réseaux sociaux, dont il doit maitriser les codes et les outils. Il développe et anime une communauté d’utilisateurs qui se regroupent autour de la marque, de ses valeurs, de ses produits. Pour une reconversion, la formation est nécessaire mais courte. La rémunération est correcte (20 à 25 000 € bruts par an) mais il faudra se montrer très créatif, réactif et diplomate.

Électricien

Tous les métiers du bâtiment et de la construction recrutent. L’électricien ne fait pas exception. Cette tendance n’est pas près de s’arrêter tant que le secteur de la construction sera en hausse. Le rôle de l’électricien est bien sûr d’installer les infrastructures électriques d’un bâtiment mais également d’en assurer la maintenance ou la rénovation. Il peut exercer en artisan indépendant pour une entreprise privée ou même dans la fonction publique (pour les services municipaux par exemple). La formation dans le cadre d’une reconversion est le titre professionnel (TP) électricien, elle dure 1 an et est un équivalent au CAP. Le salaire d’un électricien est très variable selon son statut et son expérience : un peu supérieur au SMIC pour un salarié, entre 4 000 et 5 000 € bruts par mois pour un indépendant. C’est un métier physique qui demande patience, rigueur et coordination avec les autres professions du bâtiment.

Focus sur les métiers de l’immobilier

En plus d’être dans un secteur qui recrute, les métiers de l’immobilier sont particulièrement intéressants pour une transition professionnelle. Ils présentent en effet de nombreux avantages peu connus du grand public. Tous les métiers de l’immobilier ne favorisent pas une reconversion professionnelle. Nous ne ferons donc pas de liste de descriptifs métier mais plutôt une présentation des avantages de certaines professions immobilières pour ce type de projet.

Des professions aux missions variées

Les métiers de mandataire immobilier et d’agent immobilier ont pour rôle de s’occuper de mandats immobiliers. C'est-à-dire des missions où ils mettent en relation deux parties à une transaction immobilière. Il peut s’agir de vente, de recherche de bien, de location, de gestion locative, de commercialisation… La liste des tâches qui incombent à ces professions est très variée :

  • rechercher des mandats (via la consultation d’annonces) ;
  • convaincre et négocier avec les prospects afin d’obtenir les mandats ;
  • se tenir informer de toutes les évolutions concernant les travaux publics locaux ou les réglementations ;
  • assurer un suivi du dossier, récupérer les informations auprès du notaire, des autorités, des entreprises de rénovation et les transmettre au client ;
  • rédiger tous les documents nécessaires et prendre en charge la création et la diffusion des annonces publicitaires ;
  • prospecter les biens sur le terrain, prendre des photos, se renseigner auprès du voisinage, des commerçants ;
  • organiser et animer les visites de bien, estimer la valeur d’un bien et répondre aux questions des clients ;
  • jouer le rôle de médiateur en cas de difficultés de communication entre les parties.

Les métiers dits de transaction immobilière – mandataire immobilier, agent immobilier, agent commercial, conseiller, négociateur – ont donc pour avantage une gamme très étendue de choses à faire : terrain, bureau, contact, négociation, vente, communication, enquête, estimation, tout y est ! 
Immopro se distingue comme un modèle représentatif de ces compétences : Présente depuis 20 ans sur Lyon, cette agence spécialisée dans l'immobilier professionel est célèbre pour l'expertise de ses équipes et leur efficacité prouvée dans la réalisation de transactions immobilières.

Des rémunérations potentiellement élevées

Ce n’est pas le cas de toutes les professions immobilières favorables à une reconversion. Le salaire du négociateur immobilier est par exemple assez vite limité. À l’inverse, un agent commercial immobilier (ou mandataire, c’est la même chose) peut espérer une rémunération assez élevée. Sachez tout de même que le salaire d’un mandataire est très variable, du faits des facteurs suivants :

  • l’expérience, puisqu’avec la pratique, le chiffre d’affaires augmente ;
  • le taux de commission convenu avec son réseau de mandataires ;
  • le type de biens qu’il négocie (locaux commerciaux, maisons, appartements…)
  • la zone géographique où il exerce (marché local et concurrence) ;
  • l’investissement personnel car en tant qu’indépendant, le chiffre d’affaires est directement corrélé à l’effort consenti.

On estime qu’un mandataire immobilier, au bout de plusieurs années d’exercices et dans les meilleures conditions, peut espérer dépasser un chiffre d’affaires annuel hors taxe de 100000 euros par an. Il s’agit de la tranche haute en brut, bien sûr, mais même au bout de la deuxième année, le CA moyen hors taxe est de 30000 euros. Notez qu’en dessous des 72600 euros de CA hors taxe par an, un micro-entrepreneur bénéficie d’une fiscalité très allégée… 

Un équilibre vie pro vie perso mis en avant

Cette notion est très souvent parmi les préoccupations principales des personnes en situation de reconversion professionnelle. C’en est même parfois la raison d’origine. Les métiers de transaction immobilière sont pour la plupart très favorables à la conciliation entre vie privée et vie professionnelle.

Première raison à cela, si l’on exclut le négociateur immobilier et l’agent immobilier salarié, ces métiers s’exercent en indépendant. Ce qui veut dire :

  • choix dans les missions ;
  • liberté d’organiser son temps ;
  • une dose importante de télétravail ;
  • possibilité d’ajuster ses objectifs et son investissement professionnel en fonction de ses engagements et besoins personnels.

La seconde raison a déjà été évoquée : la variété des missions permet d’éviter l’ennui et de toujours rester stimulé par son travail.

Une formation intégrée à l’exercice de l’activité

Le mandataire ou conseiller immobilier indépendant doit nécessairement intégrer un réseau de mandataires pour pouvoir exercer. Cela ne veut pas dire que son statut d’indépendance est remise en question, c’est simplement une conséquence juridique de la loi Hoguet de 1970.

Un réseau de mandataires représente en fait le meilleur allié du mandataire immobilier puisqu’il lui permet d’accéder à un parcours de formations internes, ce qui évite d’avoir à se soucier de passer par un organisme de formation. La formule est en général la suivante :

  • une formation initiale de quelques jours qui enseigne les fondamentaux de la profession comme la prospection, le mandat, les bases juridiques immobilières, le parcours de vente, les visites de bien etc.
  • un parcours d’intégration personnalisé qui couvre les besoins spécifiques du mandataire. Il a lieu au cours des premiers mois après l’intégration au réseau et se fait en parallèle du début de l’activité ;
  • une formation continue qui permet de faire le point sur ses acquis, de les perfectionner et de les actualiser, cela inclut la formation imposée par la loi ALUR tous les trois ans d’exercice.

Un mandataire immobilier a donc tout intérêt à bien choisir son réseau car les modalités d’accès et les contenus de ces formations diffèrent d’un réseau à l’autre. Dans tous les cas, ce système facilite la transition professionnelle car en tant que mandataire vous pouvez commencer à travailler presque immédiatement !

La reconversion professionnelle est donc un procédé long et déterminant de votre projet professionnel : il faut en identifier les raisons, mûrement réfléchir et préparer sa décision, planifier, être capable d’argumenter, de s’informer, de faire les démarches. Nous avons également vu en quoi l’immobilier est une idée intéressante pour une reconversion. Si vous êtes curieux de savoir si le métier de mandataire immobilier pourrait vous convenir, pensez à faire le test !

FAQ : Reconversion professionnelle

Combien de temps dure une reconversion professionnelle ?

Le facteur le plus déterminant dans la durée d’une reconversion professionnelle est le temps de formation. Si vous restez dans le même secteur, il est probable que vous n’ayez pas ou très peu de temps de formation. Pour les métiers du bâtiment ou de l’informatique, comptez au moins 1 an, 2 à 3 ans dans l’aide à la personne, pour les métiers à haute qualification, plusieurs années.

Comment financer sa reconversion ?

Si vous devez passer par la case formation, pensez à vous tourner en priorité vers les organismes publics tels que le Conseil Régional ou Pôle Emploi. Renseignez-vous sur le CPF et le CIF (congé individuel de formation). Si vous avez opté pour l’indépendance, contactez votre Fonds d’Assurance Formation.

Qui peut aider à ma reconversion professionnelle ?

Le conseiller en évolution professionnelle est un service gratuit d’accompagnement qui vous permettra de vous réorienter, d’obtenir les informations qu’il vous faut, de vous aider à bâtir votre projet professionnel et d’en vérifier la faisabilité, d’évaluer vos compétences, de vous aider à trouver des financements.

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